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Le terme "néoclassique" est imprécis, et utilisé de différentes manières. La plupart des économistes du courant dominant ne s'identifient pas eux-mêmes comme membres de l'école néoclassique. Les termes « dominant », « mainstream » ou « standard » sont utilisés par un certain nombre d’économistes pour mettre en avant l’hégémonie qu’exerce cette école de pensée sur le champ économique dans son ensemble.
La dénomination « néoclassique » a été inventée par Thorstein Veblen en 1900. Elle décrit la synthèse des théories objective et subjective de la valeur, représentée par le diagramme offre-demande mis au point par Alfred Marshall. Marshall combine le résultat de deux théories : d’un côté la théorie classique (valeur objective) selon laquelle la valeur d'une marchandise est déterminée par ses coûts de production ; de l‘autre, la théorie marginaliste (valeur subjective), selon laquelle la valeur est déterminée par l'utilité de la marchandise telle que perçue par les individus. Aujourd'hui encore, le graphe du marché représentant l'intersection de l'offre (objective) et de la demande (subjective) est un élément central de la théorie néoclassique.
Le courant dit « mainstream » en économie, ou théorie standard, repose sur les mêmes fondements que la théorie néoclassique. Selon cette perspective, le problème économique central est l'allocation de ressources rares. Cela implique que le critère d’évaluation le plus pertinent devient l'efficience, entendue comme l'utilisation "optimale" des ressources permettant de maximiser – sous contrainte de budget – l'utilité et le bien-être des individus (il en va de de même pour l’analyse du bien-être d'un pays). Les principaux domaines de recherche en économie néoclassique sont : la microéconomie, qui analyse le comportement des ménages et des entreprises ; la macroéconomie, qui examine les agrégats économiques et l'interaction des marchés ; et l'économétrie, qui sert d'outil de validation empirique. Dans l'ensemble, ce sont surtout des modèles mathématiques qui sont utilisés pour mettre en évidence des relations causales.
Comme toute école de pensée, l'économie néoclassique est sujette à des changements et à des développements continus. Au cours des dernières décennies, l'économie néoclassique s'est diversifiée et a intégré, dans ses hypothèses, certaines des critiques qui avaient initialement émergé à son encontre. Un exemple de cette évolution est la "dé-rationalisation" des acteurs humains en économie comportementale, une branche récente de l'économie néoclassique. Bien qu’il soit donc difficile de présenter une image cohérente de la théorie néoclassique actuelle, dans ce qui suit, nous nous efforcerons de délimiter les contours de cette école par rapport aux autres en présentant (1) ses postulats ou axiomes élémentaires de base et (2) les méthodes standards qu’elle utilise.
Pour les néoclassiques, partant du problème fondamental de la rareté, l’économie en tant que science se doit de donner des outils théoriques et empiriques pour maximiser le bien-être des individus par une allocation optimale des ressources. Les grandes intuitions de ce courant peuvent être comprises en modélisant une économie d’échange (sans production ni monnaie). Dans celle-ci, des agents rationnels, dont les dotations initiales en ressources sont exogènes, interagissent à travers un ensemble de marchés interreliés. Ceux-ci commercent les uns avec les autres dans la mesure où ils retirent de l’échange un accroissement de leur utilité. Les ressources étant vues comme limitées, la productivité et son accroissement sont considérées comme les clés du bon fonctionnement de l’économie et les déterminants de la richesse des nations.
Dans la conception néoclassique de l'économie, les individus peuvent choisir entre différentes alternatives et leur but à chaque décision est de maximiser leur propre utilité. Ainsi, ils agissent selon le principe de rationalité (aussi appelé principe d’efficience) selon lequel un résultat (output) est maximisé pour un coût (input) donné, ou inversement un coût est minimisé pour un résultat donné. Afin d'atteindre un résultat optimal, les sujets économiques fondent leurs décisions sur une comparaison des coûts et des bénéfices. Dans cette optique, les pertes et gains dits marginaux (dernière unité gagnée ou perdue) sont des facteurs décisifs. Ainsi, un agent rationnel ne décidera de réaliser une certaine action que si l'utilité marginale de cette action est supérieure à ses coûts marginaux (Mankiw 2004, p.7). L’expression ’homo economicus’ est souvent utilisée pour référer à cette conception idéale-typique de l’individu rationnel qui maximiserait son utilité personnelle à chaque instant.
Pour les néoclassiques, les phénomènes économiques doivent toujours être expliqués par des décisions individuelles. Les modèles de macroéconomie décrivent ainsi la rencontre entre l’offre et la demande globale par l’interaction entre des agents dits représentatifs, c’est-à-dire porteurs d’un certain type de comportement répandu dans toute l‘économie. Dans de tels modèles, le consommateur représentatif va ainsi choisir le niveau optimal de consommation et d’épargne (demande) et l’entreprise représentative va déterminer les quantités de bien qu’elle souhaite produire (offre). Ces décisions individuelles permettent de représenter ce qui se passerait dans l’économie si tous les agents se comportaient de la sorte. Au moyen du mécanisme d’ajustement des prix (qui n'est pas modélisé en tant que tel), l'offre et la demande convergent alors vers un équilibre pour lequel la première sera égale à la seconde : on parle de marché apuré. Cette propriété du signal prix est ce qui fait du marché l’instrument d'allocation optimal pour les néoclassiques. Tant que l’équilibre est unique et qu'il n'y a pas de défaillance du marché - par exemple, des externalités ou la présence de structures monopolistiques ou oligopolistiques - ce mécanisme conduit en effet automatiquement à l'optimum économique. On dit alors que la situation est optimale au sens de Pareto, car aucun agent ne peut améliorer sa propre situation sans détériorer celle des autres.
Alors que la microéconomie analyse principalement le comportement des ménages et des entreprises sur un ou plusieurs marchés, la macroéconomie se concentre sur les agrégats économiques tels que le produit intérieur brut, le taux de chômage ou le taux d'inflation ainsi que sur l'interaction des marchés entre eux (en particulier les marchés des biens, le marché du travail et le marché monétaire). Depuis la célèbre « critique de Lucas » (1976), les analyses macroéconomiques des principaux agrégats économiques ne sont jugées valables que si elles reposent sur des micro-fondations, c’est-à-dire si elles modélisent explicitement le processus de satisfaction des préférences des agents au niveau micro-économique. L'argument sous-jacent est que les règles gouvernant la prise de décision individuelle s’adaptent lorsqu’une politique gouvernementale change les conditions économiques, et que cette adaptation doit être modélisée pour que le modèle soit robuste à un changement de politique économique.
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Comme nous l'avons déjà mentionné plus haut, il n'existe pas de définition unique de l'économie néoclassique puisqu'elle s'est diversifiée et qu'elle a intégré d'autres approches en son sein. Néanmoins, selon les conceptions néoclassiques, le problème économique central reste la rareté des ressources. Selon Arnsperger et Varoufakis (2006), il existe trois axiomes communs à tous les modèles néoclassiques et aux sous-courants de cette école : (1) l'individualisme méthodologique ; (2) l'instrumentalisme méthodologique, et (3) l’analyse en termes d’équilibre.
Le premier axiome, l'individualisme méthodologique, repose sur l’idée que tout phénomène humain ne peut être expliqué que par un ensemble d’actions individuelles. L’analyse au niveau agrégé n’est donc valable que si elle est micro-fondée. De plus, cet axiome postule que tout ce qui relève de la subjectivité (goûts, valeurs) est expliqué par les particularités de l’individu (les préférences et les valeurs sont donc une donnée stable). Par conséquent, la formation de valeurs, ou leur influence, par des institutions (externes à l’individu) comme la religion, ne sont pas considérées. Un tel axiome rejette l'existence de phénomènes économiques ou de structures qui ne seraient pas attribuables explicitement aux individus (phénomènes « émergents ») (Hodgson et al. 1994, 64).
Le second axiome consiste à dire que ce qui guide le comportement des acteurs, c‘est la satisfaction de ces préférences pré-déterminées, laquelle va ainsi générer de l'utilité. Les individus s'efforcent continuellement de maximiser cette utilité, mais sont limités dans la poursuite de cet objectif (typiquement en raison d'une contrainte budgétaire).
L'individualisme et la rationalité instrumentale reviennent à la conception suivante de l'homme : d'une part, l'homme et ses préférences sont considérés comme une boîte noire, c'est-à-dire comme relativement autonomes et indépendants des influences extérieures ; d'autre part, on suppose que les personnes agissent selon une rationalité instrumentale, et visent à atteindre leur but - c'est-à-dire la maximisation de l'utilité - aussi efficacement que possible. Si la logique de la maximisation est considérée comme une caractéristique universelle de tous les êtres humains, le contenu des préférences peut être variable. Ainsi, les individus peuvent s'efforcer non seulement d’optimiser leurs choix de consommation, mais aussi de satisfaire des préférences sociales ou éthiques (p. ex. Akerlof et Kranton 2000).
Prises ensemble, les décisions et les actions des agents au niveau micro sont supposées conduire à un équilibre global au niveau macro (troisième axiome). Le marché tendant normalement vers un état d'équilibre, celui-ci est supposé stable. Toutefois, cela ne signifie pas que le marché est au repos en permanence, mais qu'il se dirige vers un état stable à long terme en l’absence de perturbations. La conception néoclassique du temps vise à identifier, comparer et évaluer des états d’équilibre, plutôt qu'à comprendre et à reconstruire les séquences de processus dynamiques intermédiaires menant à ces équilibres.
L'économie néoclassique ne peut être classée sans ambiguïté comme appartenant au réalisme ou à l'instrumentalisme épistémologique. En effet, d’une part, elle prétend à la plausibilité, la simplicité et l’adéquation empirique. Cette orientation implique qu'il doit exister un monde extérieur observable, ainsi que des instruments adéquats pour son analyse. De plus, le postulat selon lequel l’approche néoclassique est exempte de jugements de valeur (cf. Friedman 1953) et la conception selon laquelle les scientifiques sont des observateurs neutres indiquent une proximité avec l’épistémologie réaliste. Mais d'autre part, l’économie néoclassique justifie son utilisation d’axiomes hautement idéalisés et abstraits par l'argument selon lequel le critère pour juger d’une théorie ne doit pas être pas le réalisme de ses hypothèses mais son pouvoir prédictif, et l'adéquation empirique des conclusions tirées de cette théorie (cf. la "Méthodologie de l'économie positive" de Friedman). De ce fait, l'économie néoclassique peut être considérée comme instrumentale.
L’économie néoclassique formule ses hypothèses sur un mode très formalisé, reposant sur l’idée que les interdépendances et les causalités de la réalité économique peuvent être représentées au moyen de relations mathématiques. Cela implique que les phénomènes et les acteurs économiques doivent réagir et interagir selon des régularités qui sont stylisées et observables. En outre, on suppose que les acteurs peuvent être isolés sur le plan causal et sont fondamentalement indépendants (cf. Lawson 2013, 8). L’élaboration des modèles théoriques comporte deux étapes : tout d'abord, la cohérence logique d'un modèle est testée par raisonnement déductif à partir de ses axiomes et postulats. Ensuite, le modèle est comparé à la réalité empirique. Notons toutefois qu'au cours des dernières années, une approche plus pragmatique de la modélisation s’est répandue, dans laquelle l'adéquation empirique est devenue un critère plus important à côté de la cohérence logique et de l'esthétique mathématique en elles-mêmes.
Enfin, une grande partie de cette école de pensée peut être décrite comme hautement "axée sur la perspective" (voir ici pour plus d'explications). Cela signifie que pour ce courant, les caractéristiques spécifiques de l'objet étudié sont moins importantes pour la construction de modèles et de théories que la méthode générale d’analyse qui est choisie en amont.
Comme nous l'avons mentionné dans la section précédente, l'économie néoclassique se base sur des modèles mathématiques formels pour décrire les relations économiques. Ces dernières sont donc supposées suivre des régularités formalisables. Souvent, l'utilisation des mathématiques est considérée comme une force par rapport à d'autres sciences sociales, car les résultats des modèles formels semblent plus fiables et plus clairs que ceux des analyses verbales. Leurs partisans soutiennent que, contrairement aux arguments verbaux de l’économie classique, les formulations mathématiques sont définies sans ambiguïté et ne peuvent être interprétées arbitrairement (Rodrik 2015, 31). L'économie néoclassique travaille principalement dans une tradition de recherche déductive, où des théorèmes sont dérivés logiquement à partir d’axiomes. Cela ne signifie pas pour autant que les modèles sont déconnectés de la réalité empirique. En particulier, l'économétrie est utilisée pour en estimer les paramètres et en assurer la pertinence.
Un concept central dans ces analyses économiques est la formulation et la résolution de problèmes d'optimisation sous contraintes, au moyen de méthodes d'optimisation statiques ou dynamiques, telles les approches développées par Lagrange, Kuhn et Tucker, ou Hamilton. Avec ces méthodes, la maximisation d'utilité par les individus peut être modélisée mathématiquement. Les économistes travaillant sur l'environnement utilisent par exemple cette approche pour calculer la taxation optimale des émissions de gaz à effet de serre. Dans cet exemple, la croissance économique est décrite comme la fonction cible et les limites d'émission comme contrainte : comment atteindre une certaine croissance économique sans dépasser un certain niveau d’émissions de gaz (cf. van der Ploeg et de Zeeuw 2014).
Une autre méthode typique est l'analyse « toutes choses égales par ailleurs », c’est-à-dire l’analyse comparative des causes des changements, considérées comme exogènes. Par exemple, au lieu de considérer le développement économique comme un processus endogène dans le temps historique, des variables dépendantes vues comme rendant compte du développement sont analysées en considérant comme exogènes certains facteurs, tels que le progrès technologique.
Même si certaines recherches utilisent la modélisation dynamique (par exemple, les modèles d'équilibre général stochastique dynamique [DSGE]), les méthodes statiques sont toujours appliquées dans l'enseignement et la recherche néoclassique. De plus, les modèles dynamiques ne font pas intervenir le temps historique, mais supposent que l’économie passe d’un état d’équilibre à un autre sans état intermédiaire (et a fortiori, sans possibilité de ne pas atteindre le nouvel équilibre). Ces modèles dynamiques considèrent également des variables exogènes ; celles-ci ne sont pas supposées constantes dans le temps, mais leur variabilité est supposée parfaitement connue (par exemple, la distribution statistique des fluctuations de la productivité autour d’une certaine tendance de croissance).
Selon la perspective néoclassique, les questions éthiques n’entrent en jeu dans l’analyse économique que lorsque des questions explicitement normatives sont prises en compte. La plupart des économistes néoclassiques font en effet la distinction entre les faits et les normes, en affirmant que ces dernières ne sont pertinentes que dans les domaines d‘étude ouvertement directifs, tels que l'économie publique ou la politique économique, qui visent à fournir des conseils pour des décisions contraignantes. On retrouve cette logique dans les principaux manuels économiques, rédigés par de grands économistes du courant dominant : “Pour le traitement des questions économiques, nous devons soigneusement différencier les faits et les concepts moraux. L'économie positive décrit les faits d'une économie, tandis que l'économie normative traite des jugements de valeur” (Samuelson et Nordhaus 2010, p. 28, traduction propre). Dans ce contexte, l’heuristique, les catégories, les termes et les relations utilisées dans les analyses positives sont dès lors présentées comme dénuées de valeur idéologique.
Pourtant, il faut bien souligner que l'économie néoclassique a elle-même une base normative, qui résulte de sa définition du problème économique fondamental : l'allocation de ressources rares. Pour Quaas et Quaas (2010), l'augmentation de la richesse globale est en effet l'objectif principal de l'économie néoclassique. Cette conception explique l'accent mis sur la croissance du PIB comme variable cible en macroéconomie., et repose notamment sur la supposition que les humains ont pour but de maximiser leur utilité. Par ailleurs, comme seuls les individus connaissent leurs préférences, le marché décentralisé est considéré comme le meilleur instrument pour les satisfaire. L'intervention de l'État n'est considérée comme économiquement raisonnable qu'en cas de défaillance du marché, tandis que le marché parfait est considéré comme la situation de référence et la concurrence parfaite comme l’idéal à atteindre.
Lorsqu’elle discute explicitement des idéaux ou des valeurs, l'économie néoclassique se concentre sur la liberté négative (celle de s’opposer à l’ingérence d'autrui) et non sur la liberté positive (celle d'agir selon sa propre volonté, ou émancipation). Elle soutient que la liberté négative est la mieux réalisée dans un système de marché, qui permet par exemple de s’affranchir de l’intervention de l'État, dont l’ingérence doit être réduite au maximum.
Ces catégorisations et ces termes impliquent une certaine confiance dans les marchés, témoignant du fait que les économistes néoclassiques ont souvent une vision du monde libérale. C’est notamment visible dans leur approche de l’écologie : ils considèrent les dommages environnementaux comme des ‘externalités’ auxquelles il faut mettre un terme en rendant leurs supports rares et commercialisables sur le marché (en récusant toute intervention de l’État au-delà de la mise en place de tels marchés). C'est pourquoi des critiques comme Thielemann (2003) reprochent aux économistes néoclassiques de réifier, c’est-à-dire de transformer en marchandises, leurs objets d'analyse. Une autre critique consiste à dire que l'économie néoclassique est orientée dans ses questions et ses analyses par des objectifs normatifs de lucrativité. Elle s’appuie par exemple sur la conception néoclassique de l'action entrepreneuriale, vue comme mue uniquement par la poursuite de l'avantage personnel, ou encore sur la récupération par les néoclassiques des résultats de l'économie comportementale, utilisés pour renforcer théoriquement les stratégies de maximisation du profit.
Courant hégémonique, la théorie néoclassique est la cible de nombreuses critiques, autant internes qu’externes. Nous pouvons ici en faire une liste non-exhaustive selon le domaine d’analyse critiqué et le niveau de critique lui-même. Sur le plan microéconomique :
La modélisation des décisions individuelles suppose que les agents prennent la meilleure décision possible compte tenu de l’information disponible. Leurs choix ne sont donc pas significativement influencés par les biais cognitifs et comportements grégaires, ce que l’économie comportementale récuse. De plus, la théorie néoclassique ignore le fait qu’un agent n’est pas capable d’optimiser en permanence et a recours à des heuristiques, habitudes et conventions. Cette dernière remarque sera un des fondements du courant hétérodoxe français de l’économie des conventions.
Comme les théoriciens néoclassiques le disent eux-mêmes, les conditions de réalisation d’un équilibre général pareto-optimal sont extrêmement restrictives. Pour n’en citer que quelques-unes, il faut par exemple que l’ensemble des biens soient substituables aux yeux des consommateurs et que les préférences individuelles ne soient pas trop extrêmes pour être compatibles (Arrow et Debreu, 1954). De plus, le théorème Sonnenschein-Mantel-Debreu montre qu’il est impossible de démontrer qu’une économie de laissez-faire converge nécessairement vers un équilibre général.
A ces critiques, en parties issues du courant lui-même, s’ajoutent des critiques de l’approche macroéconomique en tant que telle, qui vise les hypothèses les plus fondamentales de la théorie néoclassique et émane généralement d’autres courants :
Le comportement agrégé d’une économie ne peut être déduit des choix d’un ou plusieurs agents représentatifs. On peut alors soit interpréter les faits économiques comme des faits émergents et tenter de modéliser l’interaction entre un grand nombre d’agents, ce que fait l’économie de la complexité, soit abandonner le seul recours à ’individualisme méthodologique, comme le font les marxistes, post-keynésiens, régulationnistes et institutionnalistes, entre autres.
Au-delà, les différentes théories hétérodoxes considèrent que le courant standard néglige des dimensions essentielles de la dynamique économique, entre autres la monnaie, le conflit ou l’imprévisibilité (dite « incertitude radicale »). Enfin, la mise au centre de l’analyse du concept d’équilibre est critiquée autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du courant.
L’interaction entre ces critiques et l’évolution du courant est complexe. Prenons toujours pour exemple les modèles macroéconomiques. Les modèles DSGE nouveaux-keynésiens peuvent être considérés comme le standard actuel pour les analyses macroéconomiques de la croissance et des cycles (cf. Heer et Maussner 2005). Pourtant, la recherche en macroéconomie a partiellement évolué, en particulier depuis la crise financière. On peut souligner l'intégration du secteur financier dans certains modèles DSGE, avec le développement d’un champ de recherche "macro finance" (cf. Brunnermeier et Sanikov 2013). Aux frontières de l'économie néoclassique, de nouveaux domaines théoriques sont apparus, par exemple l'économie comportementale et l'économie de la complexité, qui adoucissent et modifient les hypothèses néoclassiques traditionnelles telles que la rationalité des agents, l'information parfaite ou l'indépendance des agents. Bien que l'utilisation d'outils mathématiques n’ait pas régressé en dépit d'une critique croissante ces dernières années, certaines critiques ont été intégrées dans les analyses. En particulier en macroéconomie, une variété de projets de recherche non conventionnels se sont développés dans le cadre de l'économie néoclassique standard. Les postulats fondamentaux ne sont cependant pas remis en question par ces changements.
Une tendance générale se situe dans l’accent déjà mentionné sur l'adéquation empirique et, par conséquent, l'importance croissante de l'économétrie. En même temps, on observe un intérêt croissant des économistes pour des objets de recherche débordant de l'économie, s’accompagnant d‘une application des principes de l’analyse économique à des phénomènes situés en dehors de son champ, tendance communément qualifiée d’impérialisme économique (cf. Milonakis et Fine 2009).
Un grand nombre de théories économiques récentes sont issues de l’école néoclassique. On peut distinguer les théories qui appliquent la méthodologie néoclassique « standard » à de nouveaux domaines (p. ex. l’économie de l'environnement, l’économie de la santé) et les théories qui étendent la portée de l’analyse néoclassique (p. ex. l’économie comportementale ou l’économie de l'information). Cette section a pour but de donner un aperçu de ces sous-écoles les plus importantes.
L'économie de l'environnement et des ressources naturelles traite des problèmes et des solutions concernant l'environnement et le développement durable d'un point de vue économique. A la différence de la perspective hétérodoxe appelée économie écologique (lien vers l’économie écologique), l'économie de l'environnement et des ressources naturelles envisage les problèmes environnementaux comme une mauvaise allocation des ressources liée à la présence d’externalités. Par conséquent, ses solutions visent à intégrer l'environnement dans le marché en attribuant un prix aux impacts environnementaux et à générer des incitations pour réduire l'utilisation des ressources dans le processus de production (cf. van der Ploeg et Withagen 2013 ; van der Ploeg et de Zeeuw 2014). Les représentants de l'économie de l'environnement partagent l'opinion qu’une croissance prolongée et soutenable ("croissance verte") n'est pas seulement théoriquement possible, mais normativement souhaitable. Elle devrait être l'objectif de la recherche économique environnementale afin d'assurer des investissements durables à long terme et de réduire la pauvreté à court terme par la croissance économique (Smulders et al. 2014). Cela peut être réalisé selon eux par le découplage, relatif ou absolu, de la consommation des ressources et des dommages environnementaux d’avec la croissance économique. Les principaux postulats qui sous-tendent cette approche sont d’une part la substituabilité des ressources naturelles et du capital humain, et d’autre part l’existence d’une solution qui permettrait de contrer la baisse des rendements marginaux et de favoriser l’innovation et le progrès technique (Smulders 2000, Bowen et Hepburn 2012).
La théorie des jeux modélise l'interaction stratégique de plusieurs acteurs dans des situations d’interdépendance (c'est-à-dire dans lesquelles les actions d’au moins un acteur dépend de l'action d'au moins un autre acteur). Les approches de théorie des jeux sont utilisées dans de nombreuses sciences sociales et ont été développées pour la première fois par John von Neumann (1928, von Neumann et Morgenstern 1944). Dans une partie, les joueurs se voient attribuer des gains en fonction de leur stratégie. L'analyse observe les gains permis par chaque stratégie. Dans certains jeux (par exemple, le dilemme du prisonnier), il y a une stratégie dominante qui est toujours choisie par des acteurs rationnels. Cela conduit à ce qu'on appelle un équilibre de Nash, dont le paradoxe est qu’il n’est pas le meilleur résultat pour la collectivité des joueurs. Une distinction est établie entre les jeux à somme nulle, dans lesquels les gains d'un acteur sont égaux aux pertes des autres acteurs, et les jeux à somme non nulle, dans lesquels la somme des gains n'est pas égale à zéro. En économie, la théorie des jeux peut être appliquée aux interactions entre entreprises (par exemple dans un marché oligopolistique) ainsi qu'aux problèmes de biens collectifs (par exemple la surutilisation des ressources).
De plus, en économie comportementale, les postulats de la rationalité et de la maximisation de l'utilité des agents ont été testées à l'aide de jeux tels que le jeu de l'ultimatum, le jeu de la confiance ou le jeu du dictateur. Les expériences dans lesquelles les participants ont joué à ces jeux montrent que les humains tiennent l'équité pour plus importante que le gain monétaire et contredisent ainsi l’hypothèse que les agents maximisent strictement leur profit (Weber et Dawes 2010, 94-95).
La nouvelle économie institutionnelle (NIE en anglais) traite principalement du rôle des coûts de transaction et des structures institutionnelles que les agents mettent en place pour les réguler. La NIE suppose toujours la maximisation de l'utilité, et des individus atomisés - qui réduisent l'incertitude et les coûts de transaction en créant des institutions. Mais ces hypothèses n'impliquent pas nécessairement une allocation optimale des ressources. Au lieu de cela, des structures institutionnelles sous-optimales sont possibles. Celles-ci peuvent émerger de processus historiques et représenter les intérêts d'un groupe puissant, qui reçoit grâce à son pouvoir des rentes plus élevées (cf. Nord 1990). L'accent mis sur les acteurs individuels et sur la maximisation de l'utilité distingue la NIE de l'économie institutionnaliste originale, même si cette différence peut sembler faible au vu de l'intégration d’aspects culturels et sociaux dans les analyses de la NIE (Khalil 1994, 259-261).
L'économie comportementale reprend à son compte la critique de l'homo economicus et tente de conceptualiser l'économie comme l'interaction d'individus non pas parfaitement rationnels, mais dotés d’une rationalité limitée. La recherche se concentre sur les questions suivantes : quelles sont les décisions prises par les sujets économiques et quelles sont les motivations qui les conduisent à prendre ces décisions ? Dans l’étude du marché des capitaux en particulier, on utilise actuellement des modèles d'économie comportementale (on parle de « finance comportementale »).
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La théorie néoclassique peut être considérée comme un paradigme à part entière (voir Heine et Herr 2013 pour une discussion). Elle peut également être décrite comme l’approche qui a su prendre le relais de l’école classique et s'imposer comme le courant dominant aujourd'hui. Pourtant, même si certaines hypothèses et idées fondamentales de l’école classique ont été incorporées (avec des modifications) dans l’approche néoclassique, cette dernière ne peut qu’en partie être considérée comme une nouvelle édition de l'économie classique ; par conséquent, son nom peut être trompeur. La différence entre les deux paradigmes se situe d’abord dans la définition de ce qu'est que l'activité économique. Alors que pour l'économie néoclassique, l’objet de l’économie est l’allocation des ressources rares, pour l'économie classique, il s’agit de garantir la survie des individus par l'organisation du travail et la reproduction de la richesse. De plus, l'approche marginaliste des théories néoclassiques de la croissance et la distribution, et la compréhension de la notion de capital qui en découle, diffère de l'approche du surplus de Smith, Ricardo ou plus tard Marx (les grands économistes classiques). Selon ce dernier, seul le travail génère de la plus-value dans la production, dans un processus d'accumulation, et c’est ce travail qui détermine la valeur des biens (voir la théorie de la valeur travail). En outre, le concept classique de « prix naturel », déterminé par les coûts de production et différant du prix de marché (déterminé par l’offre et la demande) n'a pas été intégré dans l'économie néoclassique.
Fondateurs:
Alfred Marshall, William Stanley Jevons, Léon Walras, Carl Menger
Revues:
American Economic Review, Econometrica, Quarterly Journal of Economics, Journal of Finance, Journal of Financial Economics, Journal of Monetary Economics, Journal of Political Economy.
Associations et organisations
American Economic Association (anglophone et internationale)
Verein für Sozialpolitik (germanophone)
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Titre | Intervenant | Institution | Date de début | Niveau |
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Economics of Money and Banking | Perry Mehrling | Columbia University | toujours | débutant |
The Power of Microeconomics: Economic Principles in the Real World | Peter Navarro | University of California, Irvine | flexible | avancé |
Introduction to Economics - Part 1: Microeconomics | Joon Koo Lee | Seoul National University | rythme libre | débutant |
AP® Macroeconomics | Clark Ross | Davidson Next | rythme libre | débutant |
Microeconomics | Jonathan Gruber | Massachusetts Institute of Technology | 02.06.2020 | avancé |
Foundations of Development Policy: Advanced Development Economics | Abhijit Vinayak Banerjee, Esther Duflo & Benjamin Olken | Massachusetts Institute of Technology | 02.06.2020 | avancé |
Macroeconometric Forecasting | Barajas et al. | International Monetary Fund | to be announced | avancé |
Econometrics: Methods and Applications | Philip Hans Franses, Prof. Dr.; Christiaan Heij, Dr.; Michel van der Wel, Dr.;… | Erasmus University Rotterdam | toujours | avancé |
Economics from a pluralist perspective | Prof. Dr. Irene van Staveren, Prof. Dr. Rob van Tulder, Maria Dafnomili (PhD re… | Erasmus University Rotterdam | toujours | débutant |
Capitalism: Success, Crisis, and Reform | Prof. Douglas W. Rae | Yale University | toujours | avancé |
Economics of Climate-Resilient Development | World Bank Group | - | rythme libre | avancé |
Using Big Data to Solve Economic and Social Problems | Raj Chetty and Gregory Bruich | Harvard University | rythme libre | débutant |
An Introduction to Political Economy and Economics | Dr Tim Thornton | n.a. | 2022-01-30 | débutant |
Econometrics Academy | Ani Katchova | - | rythme libre | débutant |
MOOC: Essential tools for the low carbon economy | The Global Change Institute from the University of Queensland | n.a. | rythme libre | avancé |
Introduction to Econometrics with R | Florian Oswald, Vincent Viers, Jean-Marc Robin, Pierre Villedieu, Gustave Kenedi | Science Po | rythme libre | avancé |
Makroökonomische Modelle - Ein multiparadigmatischer Überblick | Claudius Gräbner | University of Duisburg-Essen | toujours | avancé |
Game Theory I - Static Games | Justin Grana | Santa Fe Institute | toujours | avancé |
Introduction to Sustainable Finance | Liesel van Ast, Christopher Flensborg, Lina Apsheva, Dominik Brunner, Yannick M… | Skandinaviska Enskilda Banken (SEB) and Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) | rythme libre | débutant |
MLU Makroökonomik I WS 2020/2021 | Prof. Dr. Oliver Holtemöller | - | 2020-11-05 | débutant |
Readyfor55 - Wirtschaftspolitik auf dem Weg zur Klimaneutralität | Zertifikatsprojekt, Netzwerk Plurale Ökonomik | - | aucun | débutant |
History of economic thought website: Overview Neoclassical Economics
http://www.hetwebsite.net/het/thought.htm#neoclassical
Core (not exclusively neoclassical)
http://www.core-econ.org/
Economics Online (news and analyses)
http://www.economicsonline.co.uk/index.html
Economics Network (links presentations, papers, etc.)
http://www.economicsnetwork.ac.uk/links
Ökonomie der internationalen Entwicklung. Eine kritische Einführung in die Volkswirtschaftslehre
Année de publication: 2012
Mandelbaum
Makroökonomik: Mit vielen Fallstudien
Année de publication: 2011
Schäffer Poeschel
Grundzüge der Mikroökonomik
Année de publication: 2011
Walter de Gruyter
La Théorie Économique Néoclassique
Année de publication: 2008
La Découverte
La Théorie des Jeux
Année de publication: 2009
Flammarion
Microéconomie [En accès libre sur la plateforme]
Année de publication: 1998
Dunod