Cet article rassemble les principaux résultats des études de genre en finance. À partir d’une présentation des résultats inédits d’une enquête sur les ménages français (enquête Pater), nous examinons d’abord les différences de préférences et de comportements entre hommes et femmes en matière financière, puis leurs incidences à plusieurs niveaux : les choix de placements et l’utilisation de services bancaires et financiers des ménages, les décisions des professionnel·le·s du secteur bancaire et financier, la gestion et la gouvernance des entreprises, pour finir, la conception et la pratique des enseignant·e·s chercheur·e·s en finance. Cinq principaux résultats s’en dégagent : i) l’enquête Pater tend à confirmer des différences de préférences et d’attitudes financières ; ii) il ne faut pas y voir une simple révélation de préférences, mais plutôt une imprégnation forte des stéréotypes ; iii) quelle(s) qu’en soit la(les) source(s), ces différences sont plutôt préjudiciables aux femmes dans leurs choix de placement et leurs accès au crédit ; iv) les différences observées sont très sensibles au contexte, à l’expérience passée, et à l’éducation, en particulier l’éducation financière ; v) étant donné la représentation encore faible des femmes à des postes à responsabilités et le parcours d’obstacles pour celles qui y accèdent, les études actuelles ne fournissent guère la preuve d’un style de management féminin, d’une gestion nécessairement plus prudente des banques ou d’une attention plus grande à la stabilité financière ou à l’écologie. Nous concluons sur l’idée qu’une plus grande représentation des femmes devrait renforcer les différences en tout genre plutôt que les différences de genre.
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