Le modèle du donut définit un espace où les besoins de chacun (définis par le bien-être) pourraient être satisfaits sans pour autant détruire notre écosystème. Ce donut se définit par un plancher social déterminé par les objectifs du développement durable des Nations unies (premier horizon du donut) et un plafond écologique critique pour notre écosystème (second horizon du donut).
Dans ce sens, il faut repenser l'économie comme un sous-système ouvert au sein d'un système fermé. Selon l'autrice, les modèles économiques actuels négligent deux aspects critiques : d'une part, l'énergie qui permet de faire fonctionner toute l'économie, d'autre part, le fait que l'être humain est une espèce sociale dont le comportement ne se limite pas aux hypothèses de l'homo oeconomicus. L'activité humaine s'inscrit et doit être définie dans l'écosystème naturel.
L'autrice considère qu'il est important pour cela de désacraliser le PIB, un instrument de mesure de la richesse matérielle et du progrès, devenu un but en tant que tel. En effet, les besoins énergétiques ne pourront pas suivre indéfiniment la courbe de la croissance économique sans une remise en question du modèle énergétique et écologique de nos sociétés. D'autant plus que la poursuite de la croissance au sens stricto sensu accentue les inégalités, et remet en question le modèle même de l'homo oeconomicus et du progrès.
C'est pour cela que Kate Raworth préfère mesurer la richesse par le bien-être comme défini par Amartya Sen. Ainsi, la croissance serait bénéfique à l'humanité et à l'environnement. Mais pour cela, l'autrice insiste sur la nécessité de s'interroger sur tous les concepts en économie. Dans ce modèle du donut, l'action publique aura un rôle moteur dans la nécessaire transformation de l'activité.
Kate Raworth image l'économie au travers d'un modèle en forme de donut et nous expose "sept principes" pour l'économie de demain. Simple et compréhensible, il permet rapidement au lecteur de comprendre l'intérêt d'un tel modèle: un minimum à atteindre pour le bien de la société - avec pour exemple les OD de l'ONU - et un maximum à ne pas dépasser pour le bien de la planète et de l'humanité.
Au-delà de l'intérêt de cette théorie, l'autrice nous offre dans cet ouvrage l'opportunité de revenir aux fondamentaux de l'économie et de s'interroger sur ses hypothèses de base, ainsi que ses instruments de mesure. C'est une bonne introduction qui synthétise les principales idées de l'économie du développement et de l'économie de l'environnement. Deux branches de l'économie qui permettront d'approfondir les concepts et développer cette théorie.