Necesitamos más que nunca una economía crítica. Con Exploring Economics, reforzamos los enfoques económicos alternativos y contrarrestamos la economía dominante con una comprensión crítica y pluralista de la educación económica. También ofrecemos análisis de fondo sobre los debates económicos actuales para fortalecer un discurso económico crítico.
Por desgracia, nos estamos quedando sin dinero para continuar nuestro trabajo.
Con una pequeña contribución puede ayudar a que Exploring Economics siga en línea. Muchas gracias.
Somos una organización sin fines de lucro registrada | Cuenta bancaria: Netzwerk Plurale Ökonomik e.V., DE91 4306 0967 6037 9737 00, GENODEM1GLS | Información legal
Dans cet essai d'économie, Thomas Piketty présente un panorama des discours et des idéologies qui explique et justifie les inégalités dans nos sociétés de l'Ancien Régime à nos jours. Ce livre s'articule en quatre parties :
L'idée structurante de cet ouvrage est que les inégalités n'ont pas pour racine l'économie, elles sont avant tout un choix idéologique et politique. Les idéologies, gravitant autour des notions de richesse et de propriété, ont façonné nos sociétés modernes, nos institutions et l'histoire. Ainsi, derrière chaque modèle de sociétés existe une idéologie particulière sur la propriété et plus largement sur la richesse et sa repartition.
En particulier, la remontée des inégalités dans la majorité des pays du monde depuis les années 90 s'explique principalement par un changement idéologique important, résultant d'un évènement historique: la fin du modèle communiste de l'URSS qui a remis en question l'idéologie de la propriété commune. Le résultat le plus significatif pour l'auteur est l'exemple de la Russie qui, en une dizaine d'années, est passée d'une forme d'hypercentralisation étatique à l'adoption d'un hypercapitalisme, lui offrant l'un des plus haut niveaux d'inégalité au monde.
Selon l'auteur, l'expérience communiste soviétique et la Guerre Froide ont également laissé de nombreuses séquelles idéologiques : un sentiment de désillusion à la possibilité d'un dépassement du capitalisme. Cette idéologie a contribuée à une certaine forme de conservatisme économique en ce début de XXIe siècle et au développement de l'idéologie néopropriétariste.
Or, le dépassement du capitalisme est toujours possible pour Thomas Piketty, et il peut passer par le "socialisme participatif". Un nouveau modèle de socialisme adapté au XXIe siècle et reposant sur un nouveau système de propriété (une propriété sociale et temporaire, permettant une plus grande circulation du capital), une démocratie plus participative et égalitaire, ainsi qu'une justice transnationale adaptée à la mondialisation.
Encore une fois, Thomas Piketty nous offre un ouvrage volumineux, généreux et précis dans son analyse. Il apporte de nouvelles réflexions sur la question des inégalités, explorée préalablement dans "le Capital au XXIe siècle" (2013), sous le prisme de l'idéologie. Dans cette logique, l'idéologie est au centre de sa réflexion : elle est structurante, et définie les différents choix politiques, nos sociétés et notre histoire.
La thèse de Piketty dans cet ouvrage souligne l'importance de prendre en considération les évolutions idéologiques pour effectuer une analyse approfondie de nos sociétés et comprendre les différents phénomènes comme les inégalités. En particulier, les inégalités sont justifiées pour préserver l'idéologie dominante et ses concepts sous-jacents. L'auteur plaide en faveur d'un dépassement du capitalisme actuel au travers d'un nouveau modèle de développement durable et équitable basé sur la justice fiscale, sociale et climatique. Ce modèle prend le nom de "socialisme participatif" du XXIe siècle.
Thomas Piketty nous livre une grille de lecture intéressante sur les inégalités au travers d'une analyse historique des "systèmes de justification et de structuration de l’inégalité sociale", perpétuant ainsi la tradition marxiste.